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chasse-ardennes.be : La Coccidiose du lapin

La coccidiose

La coccidiose est la plus connue et la plus fréquente des maladies du système digestif. La coccidiose qui provoque pas mal de décès dans les élevages de lapins, n'est autre qu'un parasite microscopique unicellulaire : la coccidie. Le lapin peut héberger de nombreuses espèces de coccidies (plus de 25 espèces ont été identifiées, mais toutes ne sont pas vraiment connues).

Le cycle des coccidies

Les lapins porteurs de coccidies, souvent en apparente bonne santé, rejettent dans leurs excréments des ookystes ou oocytes qui, à ce stade, ne sont pas infestant et ne présentent donc pas de danger pour les autres lapins. Les ookystes peuvent rester des années dans la terre et subsistent aussi très longtemps dans l'herbe. Ils peuvent devenir infestant (sporulation) quand les conditions sont favorables, après 2-3 jours à la chaleur et à l'humidité. Par la suite un lapin ingérant des ookystes s’infeste.

Une fois sporulés, les ookystes peuvent causer la maladie chez le lapin qui les absorbe. La sporulation peut aussi avoir lieu dans les kystes présents dans le pelage. Il est primordial d'isoler le lapin de ces kystes sporulés en nettoyant les cages 2 fois par semaine.

 

Les Coccidies (Psorospermies oviformes) vivent chez les Mollusques et beaucoup de Vertébrés (rein, foie, tube digestif), très rarement chez l'humain. Elles sont toujours de petite taille (25 µ) et habitent dans l'intérieur des cellules épithéliales de leur hôte qu'elles finissent par détruire. La fécondation s'opère dans la cavité digestive et l'oeuf ou zygote qui en résulte grossit, s'entoure d'une épaisse membrane et devient un kyste de 40 µ qui est rejeté à l'extérieur avec les excréments. Le contenu de ces kystes se découpe en un certain nombre de spores ou sporozoïtes; s'ils viennent à être avalés accidentellement par un autre lapin, leurs parois sont digérées et leurs sporozoïtes, mis en liberté, s'engagent dans les canaux biliaires où chacun d'eux pénètre dans une cellule épithéliale.

L'espèce la plus connue est la Coccidie oviforme (Eimeria perforans), qui vit dans les cellules des conduits biliaires du Lapin et détermine une maladie généralement mortelle, la coccidiose (maladie du gros ventre). La maladie se propage chez le lapin par des spores (fig. ci-dessous) : la Coccidie découpe son contenu, protoplasme et noyau, en nombreux petits segments falciformes (de 20 à 50) qui sont autant de spores (5 et 6), qui pénètrent ensuite dans d'autres cellules épithéliales des canaux biliaires (1); ces multiplications sporifères répétées peuvent finir par amener Ia destruction totale de l'organe infecté.

 Formation des spores chez les Coccidies du lapin

(d'après Verdun et Mandoul, Précis de Parasitologie).

- 1, spore envahissant une cellule épithéliale.

- 2 et 3, croissance de cette spore dans la cellule épithéliale.

- 4, 5 et 6, division de la coccidie en spores de dissémi nation.

 

Œufs de coccidies :

 

(Kathleen Hermans) 

 Deux types de coccidiose :

(1) Coccidiose hépatique

La coccidiose du foie est peu courante. Elle peut affecter les animaux assez tardivement et provoquer des lésions hépatiques qui réduisent l'appétit. Des retards de croissance et une perte de poids peuvent apparaître. Le lapin meurt rarement.

C'est souvent lors de l'abattage que la maladie est confirmée. Des lésions blanches, contenant un liquide purulent, envahissent tout le foie. La bile contient de nombreux ookystes (formes de reproduction) de la coccidiose.

(2) Coccidiose intestinale

Huit espèces de coccidioses intestinales peuvent affecter le lapin mais toutes n’ont pas le même pouvoir infestant. Certaines espèces ne sont pas pathogènes et ne donnent lieu qu'à un retard de croissance. D'autres types sont moyennement virulents et pathogènes et provoquent des retards de croissance ou des diarrhées. Enfin, plusieurs espèces sont toutefois très virulentes et pathogènes.

Les troubles sont peu marqués au début – amaigrissement ; légère diarrhée intervenant avec une fréquence irrégulière mais qui devient souvent de plus en plus sévère et d’aspect à la fois liquide et visqueux ; perte d’activité du lapin, ventilation - mais s'accentuent jusqu'au décès. Il est difficile de détecter la coccidiose car les symptômes peuvent toutefois varier légèrement d’un individu à un autre et dépendent du degré d’infestation et de la réaction de l’animal : dans certaines cages des sujets développent la maladie et meurent alors que leurs congénères, moins contaminés (par une dose pathologique), sont épargnés.

La forme intestinale de la coccidiose affecte surtout les jeunes lapins âgés de 6 semaines à 5 mois. Elle est attribuée au stress, au bruit, transport et à l’immunosupression. Elle est majoritairement observée chez les jeunes lapins sevrés, mais se rencontrent aussi chez les lapins plus âgés.

Détection et thérapie

La coccidiose ne peut être identifiée à 100 % QUE par analyse en laboratoire de crottes prélevées sous plusieurs cages.

Une bonne hygiène réduit la charge en oocytes et augmente la capacité de l'animal à lutter seul. Elle est complétée par un traitement périodique au moyen de sulfamides dans l'eau de boisson. En élevage industriel, si la maladie a fait des ravages, la désinfection des cages doit se faire à la flamme qui doit brûler une minute au moins pour détruire les kystes très résistants. Le fumier des lapins atteints doit aussi être brûlé. En élevage domestique, le lavage doit être soigné (associer lavage et chaleur en utilisant de l'eau chaude ou un appareil à vapeur), et il est préconisé de nettoyer les cages deux fois par semaine. Des produits après lavage sont aussi disponibles dans le commerce.

Sur le plan thérapeutique, on dispose de divers médicaments pour combattre la coccidiose. Parmi ceux-ci, la sulfadiméthoxine est un produit très efficace. Il peut être distribué mélangé à l'aliment pendant quelques jours. Un schéma de traitement adéquat comporte 2 périodes de traitement d'une semaine en intercalant une semaine sans traitement. Les mesures hygiéniques et sanitaires accompagneront évidemment tout traitement médicamenteux.

sources :

- www.cosmovisions.com/sporozoaires.htm

- Petit dictionnaire de la médecine du gibier Par Bernard Collin 

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